L’histoire récente de la RDC pourrait laisser penser que les déboires de Constant Mutamba ont véritablement commencé au lendemain de la grande décision de justice qui avait marqué son passage à la tête du ministère de la Justice. En effet,…Load more

L’histoire récente de la RDC pourrait laisser penser que les déboires de Constant Mutamba ont véritablement commencé au lendemain de la grande décision de justice qui avait marqué son passage à la tête du ministère de la Justice. En effet, c’est sous son impulsion que Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devenu leader du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC) allié au M23, avait été condamné à mort avec ses alliés, assorti d’une saisie de biens et d’un mandat d’arrêt international. Cette décision avait été saluée par certains comme une démonstration d’autorité de l’État, mais elle aurait aussi pu créer de nombreuses inimitiés dans certains cercles politiques et militaires.

Dès lors, on pourrait s’interroger si la condamnation ultérieure de Mutamba n’aurait-elle pas été une forme de riposte contre celui qui avait osé engager des actions fortes contre Nangaa et ses alliés ? Au conditionnel, cette hypothèse mérite d’être soulevée, tant le calendrier des événements laisse apparaître une succession de faits qui semblent liés. Les acteurs de la scène politique congolaise savent combien les luttes de pouvoir se jouent aussi dans les couloirs de la justice.

Par ailleurs, une autre question reste en suspens : certains juges pourraient-ils être en connivence avec le leader du M23 et ses réseaux ? Bien entendu, il ne s’agirait que d’une hypothèse, mais l’idée selon laquelle des intérêts croisés existeraient entre certains responsables judiciaires et des acteurs politico-militaires ne peut être totalement écartée. Cela poserait la question de l’indépendance réelle de la justice dans un contexte où chaque décision pourrait cacher un rapport de forces plus vaste que ce qui apparaît publiquement.