Un caporal tue son supérieur en Sierra Leone après une dispute sur une prime

L’incident s’est produit le 26 novembre 2025 à l’aéroport de Lungi en Sierra Leone. Le caporal Steven, identifié par son numéro militaire, a tiré sur son supérieur Moses Brima Kabba, adjudant supérieur de la garde présidentielle, après une dispute liée à une prime d’argent donnée lors d’un déplacement officiel.

Les témoins expliquent que la querelle est née autour d’un bonus que Kabba aurait gardé ou mal partagé. Ce geste a provoqué une violente colère chez le caporal Steven déjà frustré par les retards de paiement dans l’unité. Le conflit verbal s’est transformé en drame lorsque le caporal a utilisé son arme de service.

Après le tir, Steven a tenté de fuir mais il a été arrêté quelques heures plus tard par une patrouille militaire et policière autour de la zone aéroportuaire. Le corps de Kabba a été transféré à l’hôpital public de Lungi pour les examens médicaux.

Cette affaire montre une fois de plus que l’absence de transparence et les primes distribuées sans règles claires créent des tensions dangereuses dans plusieurs armées africaines. Quand les autorités ne règlent pas les problèmes de corruption et de gestion interne, les frustrations finissent parfois en violence tragique.

Quand l’Arabie saoudite propose 600 milliards aux États-Unis mais parle de mosquées en Afrique

L’Arabie saoudite n’a pas la même attitude selon les régions. Au Burkina Faso, le royaume a été associé à une offre de projets religieux, comme la construction de mosquées, ce qui montre surtout sa volonté d’élargir son influence par la religion. Sur un continent où les besoins tournent autour de l’éducation, de la technologie ou de l’industrie, cette approche donne l’impression que la priorité donnée à l’Afrique reste très limitée.

En Occident, l’attitude change complètement. Aux États-Unis, le prince héritier parle d’investissements massifs et évoque même un engagement pouvant atteindre 600 milliards de dollars. Là-bas, l’Arabie saoudite cherche l’influence par l’économie, la technologie et les grands partenariats. Ce contraste est frappant, car ce ne sont pas des mosquées qu’elle propose, mais des milliards pour renforcer son poids stratégique.

Cette différence crée un malaise bien réel. Beaucoup se demandent pourquoi l’Afrique reçoit surtout la religion alors que l’Occident reçoit l’argent. L’exemple du Burkina Faso illustre parfaitement cette dichotomie tant que les pays africains n’exigeront pas clairement des investissements économiques, ils continueront d’être perçus comme des terrains d’influence religieuse plutôt que comme des partenaires de développement.

À Abu Dhabi, le Président du Conseil Faure Gnassingbé appelle à une Afrique connectée et solidaire

Le Forum sur le commerce et l’investissement au Tchad s’est tenu le 10 novembre 2025 à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. Ce rendez-vous international s’inscrit dans la dynamique du Plan « Tchad Connexion 2030 », un programme stratégique qui vise la transformation du pays et la création de nouvelles opportunités économiques pour l’ensemble du continent africain.

Parmi les invités de haut niveau figurait Faure Gnassingbé, Président du Conseil du Togo. Sa présence a illustré l’engagement du Togo en faveur de la coopération africaine, du développement durable et de l’intégration régionale. Il a salué l’initiative tchadienne et a félicité le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno pour l’organisation du Forum.

Dans son intervention, Faure Gnassingbé a expliqué que l’ambition portée par le Tchad dépasse ses frontières. Selon lui, cette démarche incarne l’idée d’une Afrique qui planifie, investit et se connecte à elle-même. Il a souligné l’importance de la connexion entre les pays, des infrastructures modernes et des projets capables de créer de la valeur et de renforcer la confiance entre les nations.

Il a également insisté sur la situation du Sahel, qu’il considère comme un enjeu continental. Pour lui, la stabilité et la prospérité de cette région ont un impact direct sur tout le continent. Il a appelé à la création d’une coalition d’investisseurs africains, arabes et internationaux afin de soutenir le Sahel et de le transformer en moteur de croissance.

Pour finir, Faure Gnassingbé a plaidé pour une mobilisation du capital africain afin de financer l’avenir du continent. Il a encouragé l’utilisation des fonds souverains, de l’épargne locale et de la diaspora pour soutenir les projets structurants. Il a terminé en invitant les partenaires internationaux à accompagner le projet « Tchad Connexion 2030 », décrit comme une promesse d’unité, de souveraineté et de développement partagé pour toute l’Afrique.

Faure Gnassingbé appelle le Togo et l’Afrique à mobiliser les capitaux lors du Sommet de Luanda en Angola

Le 28 octobre 2025, le Président Faure Gnassingbé a participé au 3ᵉ Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures en Angola. Il a appelé le Togo et les autres pays africains à transformer les ambitions de la ZLECAf en projets concrets, en s’appuyant sur les programmes de développement des infrastructures et la connectivité continentale.

Le Président Faure Gnassingbé a insisté sur la mobilisation du capital africain. « Nos ressources financières doivent servir à renforcer notre souveraineté économique », a-t-il affirmé, en proposant des mécanismes de co-investissement public-privé et des garanties africaines pour attirer les investisseurs.

Il a souligné le rôle stratégique des corridors économiques routes, ports, rails et réseaux énergétiques et numériques pour faciliter le commerce intra-africain. Selon lui, « lorsqu’un corridor fonctionne, les coûts logistiques diminuent et les pays enclavés deviennent de véritables plateformes d’échange ».

Le Président Faure Gnassingbé a rappelé que la ZLECAf ne pourra réussir sans infrastructures durables et inclusives. « Chaque route, port ou réseau doit profiter aux populations, aux jeunes, aux femmes et aux entrepreneurs », a-t-il déclaré, soulignant que l’Afrique doit coordonner ses actions et valoriser ses propres ressources pour devenir autonome et prospère.

Le Togo prêt pour la 2ᵉ édition du Lomé Peace and Security Forum

Le Togo se prépare activement à accueillir, les 11 et 12 octobre 2025, la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF II). Placé sous le thème « L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes : comment renforcer et rendre durable la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? », ce forum s’inscrit dans la continuité de la première édition de 2023 et confirme Lomé comme un carrefour stratégique pour la réflexion sur la paix et la sécurité en Afrique.

L’événement vise à analyser les défis sécuritaires complexes qui affectent le continent et à proposer des solutions concrètes et adaptées aux réalités africaines. Il ambitionne également de renforcer la coopération régionale et internationale et d’explorer les opportunités et risques liés à l’intelligence artificielle dans la promotion de la paix et de la stabilité.

La deuxième édition se déroulera autour de cinq panels thématiques, abordant des enjeux allant de la stabilisation de la région des Grands Lacs à l’autonomie stratégique de l’Afrique, en passant par le rôle des jeunes et l’intelligence artificielle comme facteur de paix. Le panel final, dit « Panel des Leaders », réunira ministres, parlementaires et responsables d’organisations internationales pour partager leurs perspectives et recommandations clés.

Le LPSF II rassemblera une large diversité de participants : décideurs politiques, diplomates, experts en médiation, chercheurs, leaders de la société civile ainsi que des jeunes et des femmes leaders. Ce forum constitue une plateforme essentielle pour développer des stratégies durables, consolider la paix et renforcer la résilience des sociétés africaines face aux menaces sécuritaires.

Criminalité : INTERPOL publie les résultats de son opération anti-sextorsion en Afrique

INTERPOL a récemment publié les résultats de sa vaste opération anti-sextorsion, Contender 3.0, menée dans 14 pays africains. L’opération, dont les résultats ont été annoncés en septembre 2025, visait à protéger les victimes et à démanteler les infrastructures utilisées par les cybercriminels (INTERPOL, 2025).

L’opération s’est déroulée du 28 juillet au 11 août 2025 et a permis l’arrestation de 260 suspects et la saisie de 835 appareils numériques. Les enquêtes ont identifié 1 463 victimes, avec des pertes financières estimées à près de 2,8 millions de dollars américains. De plus, 81 infrastructures cybercriminelles ont été fermées à travers le continent.

Des pays comme le Ghana et l’Angola ont joué un rôle central, arrêtant respectivement 68 et 8 individus impliqués dans ces arnaques. L’action a été renforcée par la collaboration avec des partenaires privés tels que Group-IB et Trend Micro, facilitant le partage de données et les capacités opérationnelles des forces locales.

Selon Cyril Gout, directeur exécutif par intérim des services de police d’INTERPOL, la croissance des plateformes en ligne a ouvert de nouvelles opportunités pour les réseaux criminels, causant à la fois des pertes financières et des dommages psychologiques aux victimes. Cette opération souligne l’importance d’une coopération internationale soutenue pour lutter efficacement contre la cybercriminalité en Afrique.

L’Afrique en première ligne pour la protection des océans

L’Afrique s’impose de plus en plus comme un acteur central dans la gouvernance mondiale des océans. Plusieurs pays du continent, dont la Mauritanie, les Seychelles, Maurice, le Liberia et la Côte d’Ivoire, ont ratifié le traité sur la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales (BBNJ), marquant leur volonté de protéger les écosystèmes marins menacés par la surpêche, la pollution et le changement climatique.

Ce traité, adopté à l’ONU en juin 2023, vise à créer des aires marines protégées dans les hautes mers, à encadrer les activités humaines et à garantir un partage équitable des ressources génétiques marines. Avec déjà plus d’une quinzaine de pays africains engagés, l’Afrique montre qu’elle veut peser dans la définition des règles de gouvernance des océans.

Au-delà du plan juridique, des initiatives régionales renforcent cet engagement. En Afrique de l’Ouest, les États côtiers, à travers la Déclaration de Praia et le partenariat PRCM, collaborent pour préserver les zones marines sensibles (source : PRCM, 2025). En Afrique de l’Est, des projets de restauration de mangroves et de récifs coralliens associent les communautés locales, renforçant à la fois biodiversité et résilience climatique.

Cependant, les défis restent nombreux. La surveillance des activités illégales, le manque de moyens financiers, le déficit d’infrastructures et la pression des industries extractives freinent la mise en œuvre concrète des engagements. La réussite dépendra aussi de la participation active des communautés de pêcheurs, souvent en première ligne face aux menaces écologiques.

Avec l’entrée en vigueur attendue du traité début 2026, l’Afrique a une occasion historique de devenir une force de proposition et de leadership. En misant sur la coopération régionale et le soutien international, le continent peut protéger ses richesses marines tout en sécurisant des bénéfices économiques et sociaux durables.