Le Togo prêt pour la 2ᵉ édition du Lomé Peace and Security Forum

Le Togo se prépare activement à accueillir, les 11 et 12 octobre 2025, la deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF II). Placé sous le thème « L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes : comment renforcer et rendre durable la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? », ce forum s’inscrit dans la continuité de la première édition de 2023 et confirme Lomé comme un carrefour stratégique pour la réflexion sur la paix et la sécurité en Afrique.

L’événement vise à analyser les défis sécuritaires complexes qui affectent le continent et à proposer des solutions concrètes et adaptées aux réalités africaines. Il ambitionne également de renforcer la coopération régionale et internationale et d’explorer les opportunités et risques liés à l’intelligence artificielle dans la promotion de la paix et de la stabilité.

La deuxième édition se déroulera autour de cinq panels thématiques, abordant des enjeux allant de la stabilisation de la région des Grands Lacs à l’autonomie stratégique de l’Afrique, en passant par le rôle des jeunes et l’intelligence artificielle comme facteur de paix. Le panel final, dit « Panel des Leaders », réunira ministres, parlementaires et responsables d’organisations internationales pour partager leurs perspectives et recommandations clés.

Le LPSF II rassemblera une large diversité de participants : décideurs politiques, diplomates, experts en médiation, chercheurs, leaders de la société civile ainsi que des jeunes et des femmes leaders. Ce forum constitue une plateforme essentielle pour développer des stratégies durables, consolider la paix et renforcer la résilience des sociétés africaines face aux menaces sécuritaires.

Criminalité : INTERPOL publie les résultats de son opération anti-sextorsion en Afrique

INTERPOL a récemment publié les résultats de sa vaste opération anti-sextorsion, Contender 3.0, menée dans 14 pays africains. L’opération, dont les résultats ont été annoncés en septembre 2025, visait à protéger les victimes et à démanteler les infrastructures utilisées par les cybercriminels (INTERPOL, 2025).

L’opération s’est déroulée du 28 juillet au 11 août 2025 et a permis l’arrestation de 260 suspects et la saisie de 835 appareils numériques. Les enquêtes ont identifié 1 463 victimes, avec des pertes financières estimées à près de 2,8 millions de dollars américains. De plus, 81 infrastructures cybercriminelles ont été fermées à travers le continent.

Des pays comme le Ghana et l’Angola ont joué un rôle central, arrêtant respectivement 68 et 8 individus impliqués dans ces arnaques. L’action a été renforcée par la collaboration avec des partenaires privés tels que Group-IB et Trend Micro, facilitant le partage de données et les capacités opérationnelles des forces locales.

Selon Cyril Gout, directeur exécutif par intérim des services de police d’INTERPOL, la croissance des plateformes en ligne a ouvert de nouvelles opportunités pour les réseaux criminels, causant à la fois des pertes financières et des dommages psychologiques aux victimes. Cette opération souligne l’importance d’une coopération internationale soutenue pour lutter efficacement contre la cybercriminalité en Afrique.

L’Afrique en première ligne pour la protection des océans

L’Afrique s’impose de plus en plus comme un acteur central dans la gouvernance mondiale des océans. Plusieurs pays du continent, dont la Mauritanie, les Seychelles, Maurice, le Liberia et la Côte d’Ivoire, ont ratifié le traité sur la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales (BBNJ), marquant leur volonté de protéger les écosystèmes marins menacés par la surpêche, la pollution et le changement climatique.

Ce traité, adopté à l’ONU en juin 2023, vise à créer des aires marines protégées dans les hautes mers, à encadrer les activités humaines et à garantir un partage équitable des ressources génétiques marines. Avec déjà plus d’une quinzaine de pays africains engagés, l’Afrique montre qu’elle veut peser dans la définition des règles de gouvernance des océans.

Au-delà du plan juridique, des initiatives régionales renforcent cet engagement. En Afrique de l’Ouest, les États côtiers, à travers la Déclaration de Praia et le partenariat PRCM, collaborent pour préserver les zones marines sensibles (source : PRCM, 2025). En Afrique de l’Est, des projets de restauration de mangroves et de récifs coralliens associent les communautés locales, renforçant à la fois biodiversité et résilience climatique.

Cependant, les défis restent nombreux. La surveillance des activités illégales, le manque de moyens financiers, le déficit d’infrastructures et la pression des industries extractives freinent la mise en œuvre concrète des engagements. La réussite dépendra aussi de la participation active des communautés de pêcheurs, souvent en première ligne face aux menaces écologiques.

Avec l’entrée en vigueur attendue du traité début 2026, l’Afrique a une occasion historique de devenir une force de proposition et de leadership. En misant sur la coopération régionale et le soutien international, le continent peut protéger ses richesses marines tout en sécurisant des bénéfices économiques et sociaux durables.