UEMOA : Le Burkina Faso à l’honneur, Aboubacar NACANABO prend la tête du Conseil des ministres

Le Burkina Faso vient d’obtenir une reconnaissance majeure sur la scène économique régionale. Le lundi 6 octobre, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar NACANABO, a été porté à la présidence du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Une désignation qui symbolise la montée en puissance du pays au sein de l’espace communautaire et la reconnaissance du professionnalisme de l’un de ses cadres les plus respectés.

Cette nomination illustre la confiance accordée au Burkina Faso pour sa gestion économique rigoureuse et ses réformes courageuses menées dans un environnement régional exigeant. Sous l’impulsion du ministre NACANABO, le pays s’est distingué par la mobilisation accrue des ressources internes, la rationalisation des dépenses publiques et la relance d’investissements structurants. Ce parcours exemplaire conforte la crédibilité du Burkina au sein des institutions régionales et justifie pleinement ce choix stratégique de l’UEMOA.

Le nouveau président du Conseil des ministres prend ses fonctions dans un contexte marqué par de fortes tensions économiques, la lutte contre l’inflation, la recherche de la convergence macroéconomique et les réflexions autour de la souveraineté monétaire. Cette responsabilité engage le Burkina Faso à jouer un rôle moteur dans la définition d’une vision économique commune et la consolidation de la stabilité régionale. NACANABO devra faire preuve d’une diplomatie équilibrée, mais déterminée, pour renforcer la cohésion et la résilience de l’Union.

À travers cette présidence, le Burkina Faso entend défendre une diplomatie économique responsable, fondée sur la solidarité régionale, la bonne gouvernance et la recherche d’un développement inclusif. Aboubacar NACANABO aura la lourde tâche de concilier expertise technique et leadership politique pour impulser une dynamique collective répondant aux attentes des peuples ouest-africains.

En somme, cette nomination ne se résume pas à un honneur protocolaire. Elle consacre un mandat de confiance et une tribune stratégique pour porter haut la voix du Burkina Faso et contribuer activement à l’avenir économique de l’UEMOA.

Les pays de l’AES se passent de la CPI : Que dit le droit international ?

Le droit international, à travers le Statut de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI), précise qu’un État qui décide de se retirer reste lié au traité pendant encore un an après avoir notifié officiellement sa décision au Secrétaire général de l’ONU. Durant ce délai, la CPI conserve donc sa compétence pour enquêter sur les crimes commis sur le territoire de cet État ou par ses ressortissants, et les procédures déjà ouvertes ne peuvent pas être annulées. Autrement dit, un retrait ne peut pas être « immédiat » en droit, et n’efface pas les obligations nées avant son entrée en vigueur.

Malgré ce principe clair, le 22 septembre 2025, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé conjointement qu’ils quittaient la CPI « avec effet immédiat ». Ces trois pays, regroupés dans l’Alliance des États du Sahel (AES), considèrent que l’institution incarne une justice « sélective » et « néocoloniale », incapable de juger équitablement les crimes graves comme les génocides, les crimes contre l’humanité ou les crimes de guerre. Pour eux, il est temps de mettre en place des mécanismes judiciaires propres, adaptés aux réalités africaines et échappant à toute influence étrangère.

En choisissant cette voie, les pays de l’AES rejoignent la position des États-Unis, qui n’ont jamais ratifié le Statut de Rome. Le message est donc politique autant que juridique : ils veulent s’affirmer comme pleinement souverains et refusent toute dépendance à une justice internationale perçue comme injuste. Après leur départ de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large de rupture avec les structures considérées comme contrôlées par l’Occident.

Cette décision provoque déjà de nombreuses réactions. Les organisations de défense des droits humains s’inquiètent d’un recul dans la lutte contre l’impunité, alors que le Sahel est une région marquée par des violences récurrentes contre les civils. De leur côté, les partisans du retrait y voient un acte de souveraineté et une étape vers une véritable indépendance judiciaire africaine.

Le départ annoncé des pays de l’AES de la CPI illustre ainsi la tension entre le cadre juridique international, qui impose une procédure claire, et la volonté politique de ces États de s’affranchir rapidement d’une institution qu’ils jugent hostile. Les prochains mois diront si leur décision sera reconnue par la communauté internationale et comment elle sera appliquée en pratique.