La deuxième édition du Lomé Peace and Security Forum (LPSF) s’est officiellement ouverte ce 11 octobre 2025 à Lomé. Placée sous le thème « Comment renforcer et rendre durable la paix et la stabilité dans un monde en mutation ? », cette rencontre de haut niveau a réuni des responsables d’institutions régionales et internationales ainsi que des représentants de la société civile.
Cette deuxième édition a eu le mérite d’inviter Joseph Boakai, Président de la République du Libéria, pays hôte d’honneur, ainsi que l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a présidé l’ouverture officielle en présence de membres du gouvernement, de sénateurs et de députés.
Dans son allocution, le chef de l’État togolais a partagé plusieurs convictions fortes pour repenser la sécurité du continent africain. Il a d’abord insisté sur la nécessité d’une autonomie stratégique africaine. Selon lui, les États africains doivent être les acteurs principaux de leur propre sécurité en définissant eux-mêmes leurs priorités et en construisant un agenda sécuritaire commun et solide.
Le Président Faure Gnassingbé a ensuite mis l’accent sur la cohésion locale et la justice sociale, soulignant que « la paix ne se décrète pas, elle se construit ». Elle passe, a-t-il rappelé, par l’inclusion, le dialogue communautaire et la participation active des femmes, des jeunes et de la société civile. La sécurité, a-t-il ajouté, n’est pas qu’une affaire d’armes, mais aussi d’éducation, de santé et de gouvernance.
Il a également appelé à renforcer la prévention et l’anticipation face aux menaces comme le terrorisme, la criminalité transnationale, la désinformation ou encore les cyberattaques. Pour lui, il est essentiel de passer de la réaction à la prévention grâce à une coopération plus efficace et à un usage responsable des nouvelles technologies.
Enfin, le chef de l’État a plaidé pour une nouvelle approche du financement de la paix. Estimant que « la sécurité a un coût », il a souligné la nécessité pour les États africains de pouvoir assumer cette responsabilité sans dépendre excessivement de financements extérieurs ni aggraver leur dette. Il a proposé que les dépenses sécuritaires en Afrique soient reconnues comme des biens publics mondiaux, afin de soutenir durablement les efforts de stabilisation sur le continent.
« Lomé doit rester un lieu où l’on ose dire que la paix n’est pas un rêve naïf, mais une stratégie exigeante », a conclu le Président Faure Gnassingbé, réaffirmant la volonté du Togo de faire de ce forum un espace africain de dialogue, d’action et d’influence internationale.