Niger : Blocage de la vente d’uranium, un bras de fer avec Orano

Le Niger traverse une crise autour de son uranium, ressource stratégique pour l’économie et l’énergie mondiale. Après la nationalisation de la société SOMAÏR, jusque-là exploitée avec le groupe français Orano, les autorités nigériennes ont pris le contrôle de la production. En réaction, Orano a saisi la justice internationale et, le 23 septembre 2025, le tribunal arbitral de l’ICSID a ordonné à l’État nigérien de ne pas vendre ni transférer les stocks d’uranium contestés.

Ce blocage concerne environ 1 100 tonnes de concentré d’uranium produites en 2023-2024, d’une valeur estimée à plusieurs centaines de millions d’euros. Ces quantités restent immobilisées, accentuant la crise financière de la filiale locale d’Orano, déjà fragilisée par la fermeture de la frontière avec le Bénin, principal corridor d’exportation.

Pour Niamey, cette décision s’inscrit dans une volonté de souveraineté : la junte militaire estime que les ressources du pays doivent profiter d’abord aux Nigériens. Elle reproche à Orano des contrats jugés déséquilibrés et une mainmise française sur le secteur minier.

En face, Orano dénonce une violation de ses droits d’investisseur et alerte sur un risque de faillite, qui mettrait en danger les emplois locaux et l’entretien des sites. La tension diplomatique entre Niamey et Paris, déjà vive depuis le coup d’État de 2023, se reflète dans ce bras de fer autour de l’uranium.

Au-delà du différend juridique, ce blocage illustre le tournant politique du Niger : reprendre le contrôle de ses ressources stratégiques, quitte à s’exposer à des sanctions financières et à une incertitude sur l’avenir du secteur minier.ger : Blocage de la vente d’uranium, un bras de fer avec Orano

Le Niger traverse une crise autour de son uranium, ressource stratégique pour l’économie et l’énergie mondiale. Après la nationalisation de la société SOMAÏR, jusque-là exploitée avec le groupe français Orano, les autorités nigériennes ont pris le contrôle de la production. En réaction, Orano a saisi la justice internationale et, le 23 septembre 2025, le tribunal arbitral de l’ICSID a ordonné à l’État nigérien de ne pas vendre ni transférer les stocks d’uranium contestés.

Ce blocage concerne environ 1 100 tonnes de concentré d’uranium produites en 2023-2024, d’une valeur estimée à plusieurs centaines de millions d’euros. Ces quantités restent immobilisées, accentuant la crise financière de la filiale locale d’Orano, déjà fragilisée par la fermeture de la frontière avec le Bénin, principal corridor d’exportation.

Pour Niamey, cette décision s’inscrit dans une volonté de souveraineté : la junte militaire estime que les ressources du pays doivent profiter d’abord aux Nigériens. Elle reproche à Orano des contrats jugés déséquilibrés et une mainmise française sur le secteur minier.

En face, Orano dénonce une violation de ses droits d’investisseur et alerte sur un risque de faillite, qui mettrait en danger les emplois locaux et l’entretien des sites. La tension diplomatique entre Niamey et Paris, déjà vive depuis le coup d’État de 2023, se reflète dans ce bras de fer autour de l’uranium.

Au-delà du différend juridique, ce blocage illustre le tournant politique du Niger : reprendre le contrôle de ses ressources stratégiques, quitte à s’exposer à des sanctions financières et à une incertitude sur l’avenir du secteur minier.

Les pays de l’AES se passent de la CPI : Que dit le droit international ?

Le droit international, à travers le Statut de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI), précise qu’un État qui décide de se retirer reste lié au traité pendant encore un an après avoir notifié officiellement sa décision au Secrétaire général de l’ONU. Durant ce délai, la CPI conserve donc sa compétence pour enquêter sur les crimes commis sur le territoire de cet État ou par ses ressortissants, et les procédures déjà ouvertes ne peuvent pas être annulées. Autrement dit, un retrait ne peut pas être « immédiat » en droit, et n’efface pas les obligations nées avant son entrée en vigueur.

Malgré ce principe clair, le 22 septembre 2025, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé conjointement qu’ils quittaient la CPI « avec effet immédiat ». Ces trois pays, regroupés dans l’Alliance des États du Sahel (AES), considèrent que l’institution incarne une justice « sélective » et « néocoloniale », incapable de juger équitablement les crimes graves comme les génocides, les crimes contre l’humanité ou les crimes de guerre. Pour eux, il est temps de mettre en place des mécanismes judiciaires propres, adaptés aux réalités africaines et échappant à toute influence étrangère.

En choisissant cette voie, les pays de l’AES rejoignent la position des États-Unis, qui n’ont jamais ratifié le Statut de Rome. Le message est donc politique autant que juridique : ils veulent s’affirmer comme pleinement souverains et refusent toute dépendance à une justice internationale perçue comme injuste. Après leur départ de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large de rupture avec les structures considérées comme contrôlées par l’Occident.

Cette décision provoque déjà de nombreuses réactions. Les organisations de défense des droits humains s’inquiètent d’un recul dans la lutte contre l’impunité, alors que le Sahel est une région marquée par des violences récurrentes contre les civils. De leur côté, les partisans du retrait y voient un acte de souveraineté et une étape vers une véritable indépendance judiciaire africaine.

Le départ annoncé des pays de l’AES de la CPI illustre ainsi la tension entre le cadre juridique international, qui impose une procédure claire, et la volonté politique de ces États de s’affranchir rapidement d’une institution qu’ils jugent hostile. Les prochains mois diront si leur décision sera reconnue par la communauté internationale et comment elle sera appliquée en pratique.