Bénin : la révision constitutionnelle suscite débat et inquiétudes

Au Bénin, la proposition de révision de la Constitution, introduite fin octobre 2025 par deux députés de la majorité, continue de provoquer des réactions contrastées. Portée par des élus proches du président Patrice Talon, l’initiative vise notamment à créer un Sénat et à revoir certains équilibres institutionnels. Ses promoteurs estiment qu’il s’agit d’une évolution nécessaire pour renforcer la gouvernance, garantir la stabilité politique et assurer une meilleure représentation des différentes sensibilités du pays. Le texte a été soumis à l’Assemblée nationale le 3 novembre 2025 et examiné par la Commission des lois, première étape avant un éventuel vote en séance plénière.

Cependant, plusieurs voix de l’opposition et de la société civile expriment de fortes réserves. Elles dénoncent une démarche conduite sans véritable débat national et craignent une modification profonde de l’équilibre des pouvoirs. Selon ces critiques, la réforme pourrait ouvrir la voie à une concentration accrue du pouvoir entre les mains du chef de l’État et de son entourage, au détriment du pluralisme politique. Certains observateurs vont jusqu’à y voir une stratégie visant à prolonger l’influence présidentielle au-delà du mandat en cours, malgré les engagements antérieurs de Patrice Talon à ne pas briguer un troisième mandat.

Sur le plan politique, les débats autour de cette révision mettent en lumière la polarisation croissante de la classe politique béninoise. Alors que la majorité parlementaire insiste sur la nécessité de moderniser les institutions, l’opposition redoute une « dérive institutionnelle ». Les partisans du texte soulignent que la création d’un Sénat renforcerait la réflexion législative et offrirait un cadre de stabilité. Ses détracteurs, eux, estiment qu’elle alourdirait inutilement les charges publiques et fragiliserait la démocratie représentative.

Enfin, le silence relatif des grands médias internationaux sur cette réforme intrigue certains observateurs. Pour eux, cette discrétion contraste avec la réactivité habituellement observée face à d’autres révisions constitutionnelles en Afrique. Quelle qu’en soit l’issue, le débat actuel souligne les tensions entre stabilité institutionnelle et respect des principes démocratiques. Le Bénin, longtemps cité comme modèle démocratique dans la région, traverse ainsi une étape décisive de sa vie politique.

Tanzanie- La présidente Samia Suluhu Hassan critiquée pour les restrictions d’Internet et les atteintes à la démocratie

Depuis les élections générales du 29 octobre 2025, la Tanzanie traverse une période politique tendue. La présidente Samia Suluhu Hassan, au pouvoir depuis 2021, est accusée par plusieurs organisations locales et internationales de rétrécir l’espace démocratique dans le pays.

Pendant le scrutin, l’accès à Internet a été fortement limité a savoir : réseaux sociaux bloqués, coupures de connexion sur les téléphones et restrictions d’accès aux sites d’information. Beaucoup de Tanzaniens n’ont pas pu communiquer ni suivre les résultats en temps réel. Selon les observateurs, ces coupures visaient à empêcher la diffusion d’informations indépendantes et à freiner les mobilisations de l’opposition.

En parallèle, plusieurs dirigeants de partis d’opposition ont été arrêtés ou placés en détention pour avoir contesté les résultats ou appelé à des manifestations pacifiques. Des journalistes et défenseurs des droits humains dénoncent également des intimidations, censures et fermetures de médias critiques du gouvernement.

Malgré un discours officiel qui parle de « modernisation numérique » et de « stabilité politique », les faits montrent une forte centralisation du pouvoir et un contrôle accru de l’espace public et numérique. Pour beaucoup, la Tanzanie risque de perdre les progrès démocratiques obtenus ces dernières années si ces pratiques se poursuivent.

Togo : un député de l’opposition à la tête de l’Assemblée Nationale ?

Le Togo s’apprête à élire un nouveau président de l’Assemblée nationale, après le départ de l’actuel titulaire du poste, Adedze Kodjo, appelé à rejoindre le nouveau gouvernement. Ce dernier occupe désormais le portefeuille de ministre de l’Urbanisme, laissant ainsi vacant le perchoir du Parlement.

Mais une question reste sur toutes les lèvres, celle de savoir qui prendra les commandes de l’Assemblée nationale ?
Alors que le nom du futur président demeure entouré d’un mystère total, quelques observations permettent déjà d’alimenter les analyses. La composition du nouveau gouvernement, tout comme les récentes élections municipales, révèle une dynamique politique où les surprises semblent devenir la norme sous la Ve République.

L’exemple des communes des Golfes 1 et 4 est parlant. Des issues inattendues ont émergé lors de la désignation des maires, preuve que les équilibres politiques peuvent parfois se renverser. De là à imaginer qu’un député de l’opposition puisse être porté au perchoir de l’Assemblée nationale, il n’y a qu’un pas…

Pour l’heure, le pays reste dans l’attente. Entre calculs politiques et rumeurs feutrées, le suspense reste entier. Une chose est sûre l’élection du prochain président de l’Assemblée nationale constituera un test politique majeur pour la jeune Ve République togolaise.

Cameroun : des opposants arrêtés, la tension politique augmente

Depuis le 25 octobre 2025, plusieurs opposants au pouvoir ont été arrêtés à Yaoundé et à Douala. Parmi eux, des membres du parti de Maurice Kamto, le MRC. Selon la police, ces arrestations sont liées à des “troubles à l’ordre public”. Mais pour les familles et les proches, c’est une manière d’empêcher les opposants de s’exprimer librement.

Le gouvernement explique qu’il veut éviter des manifestations non autorisées qui pourraient créer le désordre. Le ministère de l’Administration territoriale a précisé que les personnes arrêtées seront interrogées et jugées selon la loi.

Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent ces arrestations. Elles demandent au Cameroun de respecter la liberté d’expression et de libérer les personnes arrêtées pour leurs opinions politiques.

Ces événements montrent que la situation politique reste tendue au Cameroun. Beaucoup appellent au dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour éviter de nouvelles crises.

Côte d’Ivoire : la campagne électorale s’achève dans une ambiance tendue, le RHDP confiant pour la suite

La Côte d’Ivoire a clôturé, ce jeudi 23 octobre 2025, une campagne électorale marquée par l’intensité et la ferveur. Après plusieurs semaines d’échanges parfois vifs entre les différents camps, le pays s’apprête à entrer dans le silence électoral avant le scrutin décisif. Dans les rues d’Abidjan et à l’intérieur du pays, les couleurs du RHDP, parti au pouvoir, dominaient encore les dernières heures de la campagne, illustrant la détermination du parti à conserver le pouvoir.

Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), dirigé par le président Alassane Ouattara, a clôturé sa campagne sur un ton d’optimisme. Devant des foules venues nombreuses, le parti a mis en avant son bilan : stabilité politique, grands chantiers d’infrastructures et croissance économique soutenue. Le message central est resté le même : « la paix par la prospérité » et la continuité d’un modèle qui, selon ses partisans, a permis de consolider la place de la Côte d’Ivoire comme moteur économique de l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, la campagne n’a pas été exempte de tensions. Dans certaines régions, des échauffourées mineures ont été signalées, et les partis d’opposition ont dénoncé un climat électoral inégal. Plusieurs formations reprochent au RHDP d’avoir bénéficié d’un accès privilégié aux médias et de moyens logistiques considérables. Des frustrations sociales liées au chômage et au coût de la vie ont également alimenté le débat public.

Les observateurs électoraux, présents dans plusieurs localités, appellent à un vote pacifique et transparent. Les forces de sécurité ont été déployées massivement dans les zones jugées sensibles pour prévenir tout débordement. Les autorités électorales assurent que toutes les dispositions sont prises pour garantir un scrutin crédible et conforme aux standards démocratiques.

Alors que le pays entre dans la période de silence avant le vote, le RHDP se dit confiant, s’appuyant sur son bilan et la figure d’Alassane Ouattara, symbole de stabilité et d’expérience. Mais la tension palpable dans l’atmosphère rappelle que chaque élection en Côte d’Ivoire reste un moment à haut risque, où la maturité politique et la volonté de paix des citoyens seront, une fois encore, mises à l’épreuve.

Cameroun – Élections : Issa Tchiroma revendique sa victoire et appelle le camp Biya à reconnaître leur défaite

Au lendemain de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, Issa Tchiroma Bakary s’est adressé à la nation dans un discours empreint d’émotion et de fermeté. Il a salué le courage des Camerounaises et Camerounais qui, selon lui, ont « écrit l’histoire » en restant mobilisés jusqu’au bout pour défendre la vérité des urnes. Il a remercié le peuple pour sa confiance et rendu hommage à tous ceux qui ont mené le combat démocratique avant lui.

Le candidat de l’opposition affirme que le « peuple a choisi » et exige que ce choix soit respecté. Dans son allocution, il appelle les institutions et autorités à ne pas se rendre ennemies du peuple. Pour lui, le temps des manipulations et de la peur est révolu, et « le seul camp qui compte aujourd’hui, c’est celui du Cameroun ».

Tchiroma a également adressé un message aux forces de défense et de sécurité, les invitant à rester fidèles à leur mission républicaine et à protéger le peuple plutôt qu’un pouvoir politique. Il salue la mobilisation de la jeunesse, des travailleurs, des enseignants, des journalistes et de la diaspora qui, selon lui, ont permis une victoire « écrasante ».

Enfin, l’opposant annonce la publication prochaine d’un rapport détaillé des résultats compilés à partir des affichages publics. Il appelle le régime en place à « faire preuve de grandeur » en reconnaissant la défaite par un appel de félicitations. Pour lui, ce geste marquerait la maturité politique du Cameroun et l’ouverture d’une « nouvelle ère » pour la nation.