Cameroun : tensions et violences après la réélection de Paul Biya

Le Cameroun a connu une journée particulièrement tendue ce lundi 27 octobre 2025, après l’annonce officielle de la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle. À 92 ans, le chef de l’État sortant a été déclaré vainqueur avec 53,66 % des voix, devançant son principal rival Issa Tchiroma Bakary, qui dénonce une fraude massive. Cette proclamation a immédiatement provoqué des manifestations dans plusieurs villes du pays, notamment à Douala, Yaoundé et Bafoussam.

Dans certains quartiers comme New Bell à Douala, les rues se sont transformées en champs de bataille entre manifestants et forces de l’ordre. Des barricades ont été dressées, des pneus brûlés, et la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les foules. Selon plusieurs sources locales, au moins quatre personnes ont perdu la vie dans ces affrontements, et une centaine d’autres ont été interpellées.

Le gouvernement a dénoncé des actes de vandalisme et de destruction d’infrastructures publiques, notamment à Dschang où plusieurs bâtiments ont été incendiés. De son côté, l’opposition accuse les autorités de répression et réclame une enquête indépendante sur les violences et les irrégularités électorales. La tension reste vive dans le pays, alors que les forces de sécurité sont déployées massivement pour prévenir de nouvelles émeutes.

Ces événements viennent raviver les inquiétudes autour de la stabilité politique du Cameroun. La société civile, dont le Réseau panafricain des observateurs et défenseurs des droits de l’homme coordonné par Maître Bertin AMEGAH-ATSYON, appelle à la retenue et au dialogue. L’avenir politique du pays semble suspendu à la capacité du pouvoir et de l’opposition à trouver une issue pacifique à cette crise postélectorale.

Cameroun – Élections : Issa Tchiroma revendique sa victoire et appelle le camp Biya à reconnaître leur défaite

Au lendemain de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, Issa Tchiroma Bakary s’est adressé à la nation dans un discours empreint d’émotion et de fermeté. Il a salué le courage des Camerounaises et Camerounais qui, selon lui, ont « écrit l’histoire » en restant mobilisés jusqu’au bout pour défendre la vérité des urnes. Il a remercié le peuple pour sa confiance et rendu hommage à tous ceux qui ont mené le combat démocratique avant lui.

Le candidat de l’opposition affirme que le « peuple a choisi » et exige que ce choix soit respecté. Dans son allocution, il appelle les institutions et autorités à ne pas se rendre ennemies du peuple. Pour lui, le temps des manipulations et de la peur est révolu, et « le seul camp qui compte aujourd’hui, c’est celui du Cameroun ».

Tchiroma a également adressé un message aux forces de défense et de sécurité, les invitant à rester fidèles à leur mission républicaine et à protéger le peuple plutôt qu’un pouvoir politique. Il salue la mobilisation de la jeunesse, des travailleurs, des enseignants, des journalistes et de la diaspora qui, selon lui, ont permis une victoire « écrasante ».

Enfin, l’opposant annonce la publication prochaine d’un rapport détaillé des résultats compilés à partir des affichages publics. Il appelle le régime en place à « faire preuve de grandeur » en reconnaissant la défaite par un appel de félicitations. Pour lui, ce geste marquerait la maturité politique du Cameroun et l’ouverture d’une « nouvelle ère » pour la nation.

Cameroun : Une opposition divisée face au long règne de Paul Biya

Le Cameroun se prépare pour l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. Paul Biya, président depuis 1982, veut encore être candidat alors qu’il a 92 ans. Beaucoup de Camerounais se demandent si le pays pourra changer de dirigeant après plus de quarante ans sous le même chef d’État.

Le principal opposant, Maurice Kamto, n’a pas été autorisé à se présenter. Sa candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel, ce qui a choqué ses partisans. Beaucoup pensent que le pouvoir utilise les institutions pour empêcher les vrais concurrents de participer.

Du côté de l’opposition, il n’y a pas d’unité. Plusieurs candidats veulent se présenter mais ils ne s’entendent pas pour choisir une seule personne capable de rivaliser avec Paul Biya. Cette division risque de faire perdre des voix et d’aider le président sortant à garder le pouvoir.

Paul Biya est critiqué pour sa longue gouvernance. Ses adversaires disent qu’il n’a pas réussi à lutter contre la corruption, la pauvreté et les violences dans les régions anglophones et contre Boko Haram. Ils accusent aussi le régime de contrôler les médias, la justice et les élections.

L’élection du 12 octobre 2025 sera donc un grand test pour la démocratie camerounaise. Si l’opposition reste divisée, Paul Biya a de fortes chances de gagner encore. Mais beaucoup de citoyens mécontents pourraient contester le résultat et demander du changement.