Le Togo renforce la santé scolaire : une révolution silencieuse au service des élèves

Autrefois, la santé des élèves au Togo relevait surtout de la responsabilité des parents, souvent impuissants face aux coûts médicaux. Aujourd’hui, la donne change. Grâce au projet School Amu, le pays fait un pas décisif vers une éducation plus humaine et inclusive, où le bien-être des enfants devient une priorité nationale.

Lancé en 2017 sous le nom de School Assur, le programme s’est transformé en School Amu depuis son intégration, en 2024, à l’Assurance maladie universelle (Amu). Ce dispositif novateur, soutenu par le président Faure Essozimna Gnassingbé, symbolise la vision d’un Togo où apprendre et être en bonne santé vont désormais de pair. Chaque élève, de la maternelle au secondaire, bénéficie d’une couverture médicale annuelle plafonnée à 30 000 francs CFA, couvrant consultations, analyses, hospitalisations et soins de petite chirurgie.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. À fin janvier 2025, 356 millions de francs CFA avaient été mobilisés, pour plus de 213 000 feuilles de soins déjà utilisées à travers le pays. La région des Plateaux arrive en tête avec 73 141 consultations, suivie de près par les Savanes avec 70 250, preuve que la politique de proximité sanitaire atteint même les zones les plus reculées.

Au-delà des chiffres, School Amu représente une véritable transformation sociale. En soulageant les familles des dépenses de santé, le projet garantit la continuité des études et renforce l’égalité des chances. Pour beaucoup d’enfants togolais, aller à l’école ne signifie plus seulement apprendre, mais aussi être protégé. Une avancée majeure qui marque l’entrée du Togo dans une ère où l’éducation et la santé avancent main dans la main.

Le Togo met en avant sa couverture santé universelle à l’AISS

Le Togo a brillé lors de l’Assemblée générale de l’Association internationale de la sécurité sociale (AISS), qui a réuni 354 organismes de protection sociale venus du monde entier. Invité à partager l’expérience du pays, Justin Tchilabalo PILANTE, Directeur général de l’Institut national d’assurance maladie (INAM), a été vivement salué pour la clarté et la force de son intervention.

Le DG PILANTE a rappelé que la couverture sociale universelle reste l’un des plus grands défis pour l’Afrique. Il a souligné que l’enjeu n’est pas seulement d’augmenter le nombre de bénéficiaires, mais aussi d’élargir les risques pris en charge, comme la maladie, encore peu couverte dans de nombreux pays africains.

Le Togo s’est illustré par un système de sécurité sociale déjà solide avant son indépendance, couvrant plusieurs risques : vieillesse, invalidité, chômage, maternité, etc. Mais c’est en 2011 que le pays a franchi une étape clé avec la création de l’INAM. Après une première phase pour les agents publics, une loi adoptée en 2020–2021 a ouvert la voie à une couverture maladie universelle pour tous les travailleurs et les populations vulnérables.

Parmi les avancées récentes figure le programme School AMU : désormais, tous les élèves des établissements publics bénéficient d’une prise en charge intégrale de leurs soins de santé, financée par l’État via l’INAM. L’objectif est clair : aucun enfant ne doit abandonner l’école pour des raisons de santé ou de manque de moyens financiers.

Cette politique sociale traduit la vision de Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, qui place la santé publique et la protection sociale au cœur du développement durable. Deux piliers la soutiennent : un pilier contributif pour les salariés et un pilier assistanciel pour les plus vulnérables. Aujourd’hui, plus de 4 millions de Togolais bénéficient déjà d’une protection maladie.

Pour finir le DG PILANTE a appelé les acteurs africains à partager leurs expériences pour relever ensemble les défis de financement et d’accès équitable aux soins. Son intervention a renforcé la place du Togo comme modèle de progrès social et partenaire incontournable dans la construction d’une Afrique plus solidaire.