Guinée-Bissau – L’armée reproche au président déchu son échec dans la lutte contre corruption et le trafic de drogue

Le coup d’État en Guinée-Bissau a été justifié par ses auteurs. En effet, à peine Umaro Embaló Cissoko renversé, l’armée a rapidement nommé son remplaçant, qui a prêté serment. Il s’agit du général Horta N’Tam, investi président de transition. Lors de sa prestation de serment, il a mis en exergue les vraies causes de ce coup d’État.

La raison principale serait la corruption à grande échelle qui sévissait dans le pays sous le nez et à la barbe du chef de l’État. Horta N’Tam a déclaré qu’il entendait mener « un combat sans concession contre les réseaux de trafic de drogue et de corruption », qu’il a décrits comme « des fléaux qui rongent l’État et la société ». L’armée justifie ainsi son intervention comme nécessaire pour restaurer l’ordre, la sécurité nationale et pour combattre ces maux.

Reconnu pour être l’un des centres névralgiques de la corruption en Afrique de l’Ouest, Umaro Embaló Cissoko n’aura visiblement pas fait grande chose pour que cette pratique malsaine cesse dans son pays.

L’armée, par ce coup d’État, veut prendre les taureaux par les cornes et balayer le pays de ses cas infestés, en s’attaquant prioritairement à la corruption et au trafic de drogue qui minent les institutions depuis des années.

Scrutin du 28 décembre en Guinée : Mamadi Doumbouya sera candidat

Le tombeur du professeur Alpha Condé a enfin affiché sa volonté de briguer la magistrature suprême par la voie loyale, qui est le vote. En effet, le général Mamadi Doumbouya, chef de la transition en Guinée depuis le coup d’État de 2021, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour le 28 décembre 2025. Cette décision met fin aux nombreuses spéculations sur ses intentions politiques et marque une nouvelle étape dans la vie politique du pays.

Grâce à la nouvelle constitution adoptée en septembre 2025, le général Doumbouya a désormais le droit de se présenter. L’ancienne loi de transition interdisait cette possibilité, mais elle a été supprimée. Pour ses partisans, cette candidature est un signe de stabilité et de continuité, tandis que pour ses détracteurs, c’est une stratégie pour conserver le pouvoir sous une forme démocratique.

Dans le pays, les réactions sont partagées. Certains Guinéens espèrent que cette élection ouvrira enfin la voie à une vraie démocratie, tandis que d’autres craignent un simple prolongement du régime militaire. Quoi qu’il en soit, le scrutin de décembre s’annonce décisif pour l’avenir politique de la Guinée.