Lomé : Faure Gnassingbé appelle à une nouvelle approche de la dette publique en Afrique

mai 12, 2025

Lors de la cérémonie d’ouverture du sommet de haut niveau sur la dette publique en Afrique ce 12 Mai (Sommet qui se tient à Lomé du 12 au 14 mai 2025), sous le thème « L’Agenda africain de gestion de…Load more

Lors de la cérémonie d’ouverture du sommet de haut niveau sur la dette publique en Afrique ce 12 Mai (Sommet qui se tient à Lomé du 12 au 14 mai 2025), sous le thème « L’Agenda africain de gestion de la dette publique : restaurer et préserver la viabilité de la dette », Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil de la République Togolaise, a pris la parole pour exprimer des positions fortes sur la gestion de la dette publique en Afrique. Ce sommet, d’une importance capitale pour l’avenir économique du continent, a réuni des personnalités de premier plan telles que Hakainde Hichilema, Président de la République de Zambie, John Dramani Mahama, ancien Président du Ghana, Essowè Georges Barcola, Ministre de l’Économie et des Finances du Togo, ainsi que des responsables de la Commission de l’Union Africaine et de la Commission économique pour l’Afrique. Cette rencontre est l’occasion de réexaminer de manière stratégique la question de la dette, un défi majeur pour les nations africaines.

Dans son discours, Faure Gnassingbé a d’abord alerté sur ce qu’il considère comme une crise silencieuse mais structurelle. Il a rappelé que plus de vingt pays africains se trouvent actuellement dans une situation de détresse ou à haut risque de surendettement. En même temps, les besoins de financement sont immenses dans des secteurs vitaux comme les infrastructures, la santé, l’éducation et la sécurité. Le Président a insisté sur le fait que la situation actuelle n’est pas une fatalité économique, mais le résultat d’un système mondial dans lequel les règles sont définies ailleurs, pour des priorités qui ne correspondent pas aux besoins africains.

Dans ce contexte, il a souligné qu’il était nécessaire de revoir les cadres d’évaluation de la viabilité de la dette. Le Président du Conseil a affirmé que les outils actuels sont largement obsolètes et contre-productifs. Les indicateurs de la dette sont souvent inadaptés et sous-estiment les recettes potentielles tout en surestimant les risques. Ces méthodologies créent une spirale d’ajustements budgétaires permanents et d’austérité préventive, freinant la capacité des pays à investir dans l’avenir. Faure Gnassingbé a donc proposé une nouvelle approche de la viabilité de la dette, qui prenne en compte la rentabilité sociale des investissements et la résilience face aux défis climatiques et économiques.

Abordant un autre aspect crucial, le lien entre dette et sécurité, le Président du Conseil a souligné que la gestion de la dette ne doit pas ignorer les priorités en matière de sécurité. Selon lui, une dette est-elle réellement soutenable si elle empêche un pays de protéger ses citoyens et d’investir dans la sécurité nationale ? Le Togo, comme de nombreux pays africains, est engagé dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, et les dépenses en matière de sécurité doivent être considérées comme essentielles pour la stabilité et le développement. Faure Gnassingbé a plaidé pour que ces dépenses soient reconnues comme des biens publics globaux et que la communauté internationale soutienne financièrement ces efforts.

Il a ensuite souligné que financer l’Afrique aujourd’hui est un investissement pour la stabilité mondiale demain. Le Président du Conseil a rappelé que le financement de l’adaptation climatique, de la transition énergétique et des systèmes agricoles en Afrique n’est pas une question de charité, mais un impératif de responsabilité partagée. Selon lui, si les pays occidentaux ne soutiennent pas financièrement l’Afrique pour faire face à ces défis, ils devront affronter à l’avenir des crises migratoires, alimentaires et géopolitiques d’une ampleur sans précédent. Il a ainsi appelé à une solidarité véritable et à des investissements stratégiques, plutôt qu’à des solutions ponctuelles ou de l’aide humanitaire.

Enfin, Faure Gnassingbé a conclu son discours en insistant sur le fait que l’Afrique doit adopter une approche collective face à la dette. Le continent, selon lui, a non seulement un problème de dette, mais surtout un problème de coordination. Il a évoqué la nécessité de créer des institutions panafricaines plus fortes et mieux coordonner les politiques économiques à l’échelle régionale. Pour lui, la dette doit devenir un levier d’intégration, de croissance et de transformation, et non un frein à l’ambition des pays africains. L’Afrique, a-t-il précisé, n’est pas en quête d’assistance, mais de marges de manœuvre pour son développement responsable.

En conclusion, Faure Gnassingbé a invité les participants à faire de cette conférence de Lomé un moment de clarité et de décision pour tracer un chemin collectif vers une nouvelle doctrine sur la gestion de la dette en Afrique. Un chemin qui pourrait marquer le début d’un sursaut pour la souveraineté budgétaire, la transformation économique et la justice internationale.

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