Alors que l’annonce d’un quatrième mandat du président Alassane Dramane Ouattara secoue la scène politique en Afrique et alimente les débats sur les médias internationaux, un silence assourdissant règne du côté des influenceurs ivoiriens. Ceux-là mêmes qui s’indignent bruyamment des…Load more

Alors que l’annonce d’un quatrième mandat du président Alassane Dramane Ouattara secoue la scène politique en Afrique et alimente les débats sur les médias internationaux, un silence assourdissant règne du côté des influenceurs ivoiriens. Ceux-là mêmes qui s’indignent bruyamment des situations politiques au Burkina Faso, au Mali ou encore au Togo, semblent frappés par une prudence soudaine.

Pourtant, ils ne se privaient pas, il y a encore quelques mois, de commenter vivement les actualités d’autres pays. Aujourd’hui, face à un enjeu national aussi fort, ils restent curieusement en retrait. Comment expliquer ce repli stratégique ? Pourquoi ce silence, alors qu’ils ont souvent été les premiers à relayer les mots d’ordre de contestation ailleurs ?

Depuis l’annonce d’ADO de se lancer à nouveau dans la course présidentielle, c’est comme si une chape de plomb s’était abattue sur la toile ivoirienne. Pas de direct enflammé. Pas de publication engagée. Rien. “Qui est fou pour se prononcer ?” entend-on dans la rue, comme pour justifier cette abstention collective.

Des figures bien connues, comme le pasteur-influenceur Makosso, ont même pris le contre-pied de la rue. Au lieu de questionner le pouvoir, ils appellent les jeunes à rester calmes, rejetant l’appel à manifester lancé par l’opposition pour le 2 février.

Ces influenceurs disent vouloir protéger la paix, préserver la stabilité du pays. Mais cette prudence contraste étrangement avec leur facilité à encourager la révolte chez les autres. Ils évitent la tempête chez eux, mais poussent les jeunesses voisines vers l’abattoir des confrontations. Deux poids, deux mesures.

En voulant éviter l’incendie chez eux, ils finissent par attiser les flammes ailleurs. Une posture qui interroge sur leur réelle mission : défendre la vérité ou protéger leur confort ?